1. |
Le Bain de minuit
03:16
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Les gars, j’ressens comme un ennui
Ça vous dirait un bain d’minuit ?
Non loin du cimetière y a une crique
L’océan y tient sa boutique
Cette plage que tu dis toi m’étonne
Y a comme une lueur qui résonne
Du fond de l’eau comme une présence
Qui rit et pleure et chante et danse
File-moi ta chemise et ton futal
Viens t’immerger dans l’eau brutale
Je suis l’océan qui scintille
Cette nuit en moi tu t’éparpilles
Les baigneurs s’avancent vers l’écume
C’est sûr qu’ça noie leur amertume
Ces mille paillettes de bleu cristal
Qui reflètent la lune en pétales
On voit dans ces cristaux d’étoile
Parcelles de souvenirs qui brillent
Des élans fous mettant les voiles
Désirs en bouquets d’escadrilles
Les gars, j’ressens comme un ennui
Ça vous dirait un bain d’ minuit ?
Non loin du cimetière y a une crique
L’océan y tient sa boutique
Miroir brisé en particules
Cherchant le reflet de l’aimé(e)
Cheveux de lumière minuscules
Infini puzzle enflammé
On voit dans ces cristaux d’étoile
Parcelles de souvenirs qui brillent
Des élans fous mettant les voiles
Désirs en bouquets d’escadrilles
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2. |
Les Traîne-misère
03:15
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(J.-B. Clément)
Les gens qui traînent la misère
Sont doux comme de vrais agneaux ;
Ils sont parqués sur cette terre
Et menés comme des troupeaux.
Pourtant les gens à pâle mine
Ont bon courage et bonnes dents
Grand appétit, grande poitrine
Mais rien à se mettre
Mais rien à se mettre dedans.
Et tout ça chante et tout ça danse
Pour se donner de l’espérance !
Et tout ça jeûne et tout ça danse
Pour se donner de l’abstinence !
Pourtant ces pauvres traîne-guêtres
Sont nombreux comme les fourmis
Ils pourraient bien être les maîtres
Et ce sont eux les plus soumis.
Ils n’ont même pas une pierre,
Pas un centime à protéger !
Ils n’ont pour eux que leur misère
Et leurs deux yeux,
Et leurs deux yeux pour en pleurer.
Et tout ça trime, et tout ça danse
Pour s’engourdir dans l’indolence !
Et tout ça court et tout ça danse
Pour un beau jour sauver la France !
Du grand matin à la nuit noire
Ça travaille dès 40 ans
À l’hôpital finit l’histoire
Et c’est au tour de leurs enfants.
En avant deux ! O vous qu’on nomme
Chair-à-canon et sacs-à-vin
Et va-nu-pieds, bêtes de somme
Traine-misère et meurt-de-faim.
Pourtant les gens à pâle mine
Ont bon courage et bonnes dents,
Grand appétit, grande poitrine
Mais rien à se mettre dedans.
Et tout ça souffre et tout ça danse
En attendant la providence !
En avant deux (en avant deux)
Et que tout danse (et que tout danse)
Pour équilibrer la balance
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3. |
Dans une autre vie
03:22
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Dans une autre vie, c’est toi que j’aimerai
Je te donnerai tout ce que je peux donner,
Nous vivrons dans la coque d’un tout petit voilier
Qui prendra le grand large quand l’air sera chargé
Dans une autre vie, nous aurons un serpent
Et aux heures si bleues des curieux crépuscules
Nous boirons dans ses yeux la lumière tzigane
Et nous croirons en l’aube et aux nouveaux rivages
Dans une autre vie, nos cœurs feront des bonds
Dans les tempêtes de grêle, et les percées de bleu
Et secoués d’ardeurs, de rêves et d’impuissance
Ils tiendront bon la barre fixée sur l’horizon
Dans une autre vie, nos cheveux seront fous
Et tout collants de sel, ils se mêleront aux nuages troublés
Et nos mains encordées en pleine déferlante
Saigneront comme saigne le tout premier baiser.
Nous chanterons ensemble,
Sans colère et sans drame
Sans ancre, sans attache, sans carte, sans passé,
Nos îles seront l’amour, le rire et la beauté
Dans une autre vie, nous ne posséderons rien,
Nous irons pauvres et fiers le long des rives sauvages
Et la vie sera belle, il n’y aura pour nous
Que l’idée du grand vent, et de l’amour, c’est tout.
Nous chanterons ensemble,
Sans colère et sans drame
Sans ancre, sans attache, sans carte, sans passé,
Nos îles seront l’amour, le rire et la beauté
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4. |
Le Désir de la station
02:08
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Oh mon dieu qu’est-ce que j’m’ennuie
J’ai dû rater un virage, une info, une sortie
Je ne sais pas mais quelque chose cloche
J’ai comme un trou dans la caboche
L’autoroute semble infinie,
Y a plus de panneaux, plus de sortie,
Un ciel tout gris à l’horizon
Même pas un tout petit flocon
J’ai pourtant suivi les conseils
D’mémé Céline et de Jacques Brel
Moi, je cherche le grand bonheur
Le désir de la station
Mais la route est vraiment longue
Moi j’ai juste envie d’m’arrêter
Sortir au vent, m’désaltérer
Envie d’une soupe instantanée
Tomate basilic, un sandwich, un paquet de chips
Ma voix dans ma gorge se troue
J’ai comme un verrou qui se ferme
Sur mon cœur qui sent les égouts
Je veux, j’exige une station
L’odeur délicieuse des camions
La combarde orange de la dame,
Feuilleter des livres de psycho
Le désir de la station
Oh mon dieu qu’est ce que je m’ennuie
Je troque mon royaume en ferraille
Contre une mini pause pipi
Oh mon dieu téléportez-moi
Dans un rayon d’sweat en polaire
Que cesse illico ce calvaire.
Je vous jure je ne volerai pas
À part peut-être quelques Bounty
Juste pour le goût du paradis
Moi je veux juste m’arrêter
Regarder la caravane passer
Et les chiens aboyer.
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5. |
La Nuit de janvier
03:12
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La longue nuit du mois de janvier,
Elle dure 744 heures
Une nuit étirée sans fureur
D’étoiles et de lunes qui s’ennuient
On revêt nos manteaux de nuit,
On s’invente une nouvelle vie, un horizon, un paradis
Mais y a l’agent atmosphérique qui surveille la levée du jour
Qui dit « c’est sûr, ça va se lever mais non… pas avant février »
Alors on boit, alors on boit
Y a une rafale océanique
Dans nos cœurs comme un couteau
Ça fait pleuvoir dans nos chaussettes
De petits flocons doux et amers
Nous sommes les enfants de janvier, c’est une nuit à perpétuité
C’est celle qui nous a enfantés, il faut bien apprendre à l’aimer
Lui résister, taper des pieds, des mains, chanter et lui donner
Des baisers fous, des baisers fous
C’est la longue nuit de janvier
Mais sous nos pieds, le bitume luit
Dans l’œil d’un chat une souris.
Le pavé brille et nos pieds gèlent
Et c’est tout de même drôlement joli.
Nous sommes les enfants de janvier, c’est une nuit à perpétuité
C’est celle qui nous a enfantés, il faut bien apprendre à l’aimer
Lui résister, taper des pieds, des mains, chanter et lui donner
Des baisers fous, des baisers fous
C’est la longue nuit de janvier
Lui résister, taper des pieds, des mains, chanter et lui donner
Des baisers fous, des baisers fous
C’est la longue nuit de janvier
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6. |
Comme des gouttes
02:58
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Comme des gouttes de pluie
Ou de mélancolie
J’entends dans mon cerveau
Un minuscule bruit d’eau.
Comme des gouttes de pluie, sur le bitume gris
Ça lacère mes genoux, me fouette les entrailles
Me léchouille le cou
J’ai la pensée du fleuve indolent et puis fou.
Tu me fais rougir
Comme des gouttes de sang
Au parfum entêtant
S’écoule dans mes veines
Une gaieté diluvienne
Comme des gouttes de sang, je sens sur mes lèvres
Que quelque chose s’échappe
Ça coule sur mes reins, ça glisse entre mes mains
J’ai le regard du loup et la pensée du chien.
Tu me fais rougir
Comme des gouttes de vin
Peut-être de chagrin
Ton âme m’éclabousse
Me livre à tes embruns
Comme des gouttes de vin, ta morsure de serpent
A réchauffé ma chair, a desserré mes dents
Ça s’en va ça revient, le flux et le reflux
L’éternel va-et-vient.
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7. |
Dans ce pays
03:04
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Dans ce pays où rien ne te ressemble
Les bombes tombent en rafales
Comme les miettes en cascades
De ta toile cirée, dans les heures bleues de l’été
Là où tu souris et là où tu t’endors
Il y a des murs détruits, une odeur de mort
Et quand tu regardes le rouge océan
Une voix s’étrangle et tombe
Dans une flaque de sang
Sur le gris du pavé
Dans une flaque de sang
Sur le gris du pavé
Ce pays n’est pas loin il me semble
Quand j’en parle je sens bien que tu trembles
Car il y souffle un vent semblable
À celui inlassable qui caresse tes idées noires
Là où tu souris et là où tu t’endors
Il y a des murs détruits, une odeur de mort
Et quand tu regardes le rouge océan
Une voix s’étrangle et tombe
Dans une flaque de sang
Sur le gris du pavé
Dans une flaque de sang
Sur le gris du pavé
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8. |
Felizita
04:12
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J’avais 16 ans quand elle est née
16 ans après elle disparaît
Un nom de fille sur un registre
Felizita Florès chérie
Et dire qu’il y a comme un espoir
Dans son nom écrit sur la liste.
La dernière fois que je l’ai vue
Elle portait une jupe à fleurs
Elle sortait tout juste de l’usine
Avec sa copine Dolorès
En me voyant elle a souri
C’est le souvenir qu’il me reste
Elles ne sont jamais revenues
Je ne l’ai plus jamais revue.
Tu es maudite, ville frontière
Pétrie de soleil et d’enfer
Sur tes murs roses
Nos croix sont noires
Elles empêchent
que nos cœurs explosent
Tu es maudite, ville frontière
Pétrie de soleil et d’enfer
Sur tes murs roses
Nos croix sont noires.
Dans mes cauchemars
Des morceaux de corps
Qui ne finissent pas de tomber
Des cuisses, des poitrines,
des fesses,
Qui tombent dans une nuit étoilée
Et moi je cherche juste le visage
D’une petite fille que j’ai aimée
Le soleil s’est mis à hurler
Et il ne s’est plus jamais tu.
Tu es maudite, ville frontière
Pétrie de soleil et d’enfer
Sur tes murs roses
Nos croix sont noires
Elles empêchent
que nos cœurs explosent
Tu es maudite, ville frontière
Pétrie de soleil et d’enfer
Sur tes murs roses
Nos croix sont noires.
Dans les journaux jour après jour
La guerre des narcotrafiquants
Les photos des corps dans les rues
Et d’autres pendus sous les ponts
Ils sont virils, ils ont un nom
Et auront même une sépulture
Nos filles sont juste des disparues
Le butin de tristes inconnus.
Tu es maudite, ville frontière
Pétrie de soleil et d’enfer
Sur tes murs roses
Nos croix sont noires
Elles empêchent
que nos cœurs explosent
Tu es maudite, ville frontière
Pétrie de soleil et d’enfer
Sur tes murs roses
Nos croix sont noires.
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9. |
Mes mots sont des pavés
02:05
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Qu’ils éclaboussent au loin une surface pailletée
Qu’ils donnent l’illusion de frapper le soleil
Qu’ils retombent en brisant ta carapace de verre
Mes mots sont des pavés
Qu’ils descendent lentement, dans une brume de bulles
Se posent tout au fond de la mer
Qu’ils dégagent immobiles le parfum de la pierre
Mes mots sont des pavés
Mes mots cassent sans bâtir,
Mes mots sont lourds comme l’air vicié, aériens et plombés,
Mes mots tombent à côté
Qu’ils tentent en vain d’écrire des poèmes dans le vent
Qu’ils s’éternisent ans l’air
Qu’ils fassent exploser des vitrines coupables
Mes mots sont des pavés
Qu’ils essaient d’embrasser tes lèvres qui s’éloignent
Qu’ils chantent ma joie et ma colère
Qu’ils manquent de peu ton cœur ailleurs accaparé
Mes mots sont des pavés
Mes mots cassent sans bâtir,
Mes mots sont lourds comme l’air vicié, aériens et plombés,
Mes mots tombent à côté
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La Truc Paris, France
Chant: Angela/Magali. Batterie: Boris. Guitare: David.
Basse: Io.
CONCERTS :
Dimanche 21 avril au ZORBA (M°Belleville) avec LAS RATAPUNKS (punk péruvienne). 19h, prix libre !
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